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Education Musicale
Mme Dufort
Chapitre 2
Face à la guerre, pourquoi les artistes créent ?
3ème
"Sunday bloody sunday" de U2
"La chanson de Craonne"
Bonsoir m'amour, est une valse composée en 1911 par Adelmar Charles Sablon. C'est sur l'air de cette valse que la chanson de Craonne s'est diffusée dans les tranchées de la première guerre mondiale en 1917.
L'auteur de la chanson de Craonne est resté anonyme, pour des raisons évidentes liées à son contenu et à la censure. Elle est apprise par cœur et de manière clandestine.
Contexte historique
En 1917, la guerre dite « des tranchées » ou « de position » s'éternise et les soldats sont traumatisés par la violence des affrontements et les conditions de vie atroces dans les tranchées.
La ville de Craonne (Aisne, au dessus de Reims) a été complètement détruite au début de la guerre lors des batailles du chemin des dames.
"Thrène " à la mémoire des victimes d'Hiroshima
de Krzysztof Penderecki
1961
Contexte historique:
Le 6 aout 1945, à 8h15, le bombardier B29 Enola Gay largue sur le port d’Hiroshima la première bombe atomique, tuant immédiatement environs 70 000 personnes, et 70 000 autres dans les jours et les mois qui suivirent, à cause des radiations.
Cette composition est dédiée aux victimes d'Hiroshima et de toutes les guerres. Au départ, Penderecki l'avait appelé 8'37, ce qui correspond à la durée de l'attaque d'Hiroshima le 6 août 1945. Il l'a ensuite changé pour Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima pour une meilleure compréhension du public.
Penderecki utilise une très grande variété de timbres créés en diversifiant à l’extrême les modes de jeu des instruments à cordes. Afin de les écrire, il crée un code (voir vidéo).
Penderecki utilise une très grande variété de timbres créés en diversifiant à l’extrême les modes de jeu des instruments à cordes. Afin de les écrire, il crée un code.
Le 12 octobre 1964, K. Penderecki écrit : « Puisse le Thrène exprimer ma ferme conviction que les sacrifices d'Hiroshima ne soient jamais oubliés et perdus. »
- Formation : musique instrumentale pour 52 instruments à cordes
- Répertoire : profane / savant
- Genre : le mot "Thrène" est un terme venant de la Grèce antique qui désigne un chant funèbre rappelant la vie du défunt. Dans la même idée, certaines œuvres dans la même intention s'appelle des "Tombeaux".
- Forme : libre. En prenant du recul sur l'œuvre, on s'aperçoit que celle-ci ne raconte rien. Elle ne fait qu'évoquer des ambiances et le sentiment de détresse et d'angoisse liés à une réalité historique, celle du bombardement d'Hiroshima.
- Caractéristiques d'écriture : la musique utilise l'ensemble des instruments à cordes de manière non conventionnelle (sons suraigus, clusters, glissandi, mode de jeu percussif (en frappant les cordes avec l'archet) dans une organisation complexe de la polyphonie (contrepoint).
ZOMBIES des CRANBERRIES
L’attentat de Warrington en 1993
"Zombie " sort en 1994 sur le second album du groupe, « No Need To Argue ». L’année précédente, un double attentat à la bombe était perpétré par l’IRA provisoire (Irish Republican Army) le 20 mars à Warrington, dans le nord-est de l’Angleterre. Deux morts (Jonathan Ball, trois ans, et Tim Parry, douze ans) et quatre-vingt-seize blessés sont à déplorer. L’événement marque profondément l’opinion publique ainsi que Dolores O’Riordan et son groupe.
À l’époque, la formation est en pleine tournée anglaise. En 2008, la chanteuse se souvenait : « Je me rappelle qu’à ce moment-là, il y avait beaucoup de bombes qui explosaient à Londres, les troubles étaient violents. Ces bombes explosaient dans n’importe quels endroits, ça aurait pu tomber sur n’importe qui. Il est difficile de faire une chanson là-dessus, mais quand tu es jeune, tu ne réfléchis pas deux fois avant d’agir, tu te saisis de la chose et tu le fais. En devenant plus âgé, tu développes une certaine peur, tu appréhendes plus les choses. Mais quand tu es jeune, tu n’as peur de rien. »
Succès en plein cessez-le-feu
Le clip est bien plus explicite que les textes. On y voit des enfants courir dans des rues semblables à celles du Belfast des années 1980, durant les troubles, des murals (ces fresques à messages sociaux et politiques peintes dans les quartiers protestants ou catholiques irlandais)… La référence est claire, et les paroles, écrites par Dolores O’Riordan, n’en sont que bien plus compréhensibles.
Les accents très grunge de cette chanson ne sont pourtant pas si représentatifs que cela du son de The Cranberries, plus habitué aux ballades pop. Mais le message doit passer, quitte à pousser le volume. Le problème, c’est que le morceau, écrit donc en 1993, ne sort qu’en 1994, année de signature du cessez-le-feu entre les deux camps belligérants. Accusée par certains de mettre de l’huile sur un feu en train d’être éteint, Dolores O’Riordan fait alors face à sa première controverse. Il y en aura d’autres